le quinoa

Le quinoa est une céréale cultivée à son origine sur les hauts plateaux d'Amérique latine. Il a pendant longtemps constitué l'ordinaire de l'alimentation des Incas, et réapparait aujourd'hui comme une possible résolution aux problèmes de famine dans le monde. Le quinoa possède en effet de telles qualités nutritives que, selon les historiens, seule sa culture a permis la cohabitation de dix millions d'Incas sur les plateaux des hautes Andes.

Le quinoa est communément associé aux céréales, mais botaniquement parlant ce n'en est pas une. C'est une plante herbacée, de la famille de Chenopodium (comme la betterave), d'où son nom officiel : le Chenopodium quinoa.
Les graines de quinoa ressemblent à de petits disques aplatis d'environ 2 mm de diamètre et de couleur légèrement jaune. Gustativement elles possèdent une saveur agréable et légèrement parfumées.

Cette plante se distingue d'abord par une richesse en proteines 14% pour 10 ou 12% chez les autres céréales. Ensuite par sa forte teneur en acides aminés qui constituent ces protéines : cette teneur est équivalente à celle d'un aliment comme le lait, et peut donc remplacer avantageusement la viande ou les graines oléagineuses.

pour 100g de produit sec, grain entier	QUINOA	RIZ	ORGE	BLE
Proteine (g)	13,8	7,4	10,6	11,5
Lipide (g)	5,0	2,2	2,1	2,0
Glucide (g)	59,7	74,6	57,7	59,4
Minéraux (g)	3,4	1,2	2,2	1,8
... calcium (mg)	85,0	39,0	26,0	41,0
... magnésium (mg)	204,0	119,0	57,0	90,0
... fer (mg)	4,2	2,0	2,0	3,3

La graine de quinoa peut-être bouillie et mangée comme du riz, il peut être ajouté aux soupes ou éclaté comme du maïs, ou encore fermenté pour en tirer une bière (la chicha blanca). Avec ses feuilles vertes on peut faire des salades, ou simplement du fourrage ; ses tiges servent de combustibles pour alimenter les cuisinières, ou comme composte dans les champs.

Le quinoa possède sinon quelques inconvénients : la présence de saponine dans la plante lui donne un gout amère, qu'il faut donc extraire avant de consommer. Les méthodes existantes aujourd'hui sont plutôt rustiques et ne permettent donc pas encore une exploitation rentable : rincage à grande eau, puis séchage plusieurs heures au soleil... Le second inconvénient est que le quinoa manque de gluten : on ne peut donc utiliser seul pour faire du pain, des pates, ou des biscuits.

L'ITBA en Bolivie, parmi quelques autres instituts de recherche locaux, travaillaient dans les années 1990 à l'expoitation du quinoa, tentant de le rendre exploitable de manière rentable. Mais la diffusion des résultats par la vulgarisation à la population locale restait un problème : les paysans sud-americains sont loin d'utiliser tous le même dialecte, et sont de façon générale trés peu instruits. Pourtant la promotion de ces cultures locales constituait une solution aux problèmes de faim dans ce pays où les importations alimentaires ne cesse de croître.

Aujourd'hui, une association autonome ANAPQI, contrôlée et gérée par les paysans producteurs de quinoa, a comme mêmes objectifs l'industrialisation du traitement de la quinoa, et le renforcement de sa commercialisation et de son exportation. Se prenant en charge eux-même, par cette association, les paysans parviendrait à augmenter leur rendements afin de nourrir enfin leur famille, ainsi qu'à commercer.

Une société importatrice du nom Euronat Priméale, ayant soutenu le developpement local pendant le nombreuses années, serait actuellement en mesure de fournir en France un grain de haute qualité cultivé suivant le cahier des charges de l'agriculture biologique. La culture se fait sur l'Altiplano à des altitudes de 3000 à 4000 mètres dans les provinces Omasuyos et Los Andes, dans une région à l'écart de la pollution. Malgré des conditions climatiques très rudes le quinoa pousse très bien, chaque année deux récoltes seraient même possibles si la pluie était plus fréquente.